Lee Jeffrey – New Zeland – Television Match Official
J’ai été très surprise des réactions, lors de l’actuelle coupe du monde de football, à la nomination de Stéphanie Frappart comme arbitre centrale d’un match de cette coupe du monde…Quelle violence!^^ Sur les réseaux sociaux, of course…
Un commentaire m’a intriguée : un monsieur expliquait que si Stéphanie Frappart arbitrait des hommes en coupe du monde, il fallait alors que des hommes arbitrent en coupe du monde féminine… Ça m’a intriguée…Je n’ai jamais porté attention aux arbitres de la coupe du monde féminine de football… J’ai donc cherché, en commençant par la dernière, celle de 2019…et surprise : que des femmes arbitres centrales et arbitres assistantes…et que des hommes arbitres VAR {truc vidéo} !!! Je vous laisse réfléchir, cerner à quoi ça renvoie!…
Par curiosité, j’ai regardé comment était arbitrée la dernière coupe du monde féminine de rugby : que des femmes arbitres ou arbitres assistantes et…une femme TMO sur les 4 présents! Lee Jeffrey, que vous voyez là, en photo.
Je serais curieuse de savoir ce qui préside à ces choix…
Et je rêve de voir un jour QUE des arbitrages par des équipes d’arbitres mixtes, comme il y en a en coupe d’Afrique, féminine ou masculine…
Fenêtre Ovale 
Dans un premier temps j’ai lu « RMO » et j’ai pensé travail…J’ai fait un peu d’intérim à une certaine époque….Et puis, cyclisme et à Bernard Thévenet plus précisément. Et bien non. C’est TMO: l’arbitrage vidéo donc. Un biais, finalement, pour aborder l’arbitrage: féminin ou pas. Je te sens touchée par cette question; ce que je ne suis pas. Et cela pour « x » raisons: dans un premier temps familiale et culturelle, pour pleins d’autres ensuite dont la notion tout bêtement -si je puis dire- d’intelligence. Par ailleurs, l’état d’hyper exaltation provoquée par ce sujet particulier -disons la place des femmes et tout ce qu’il en retourne dans tous les domaines de la vie- provoque chez moi un effet de recul comme chez un escargot à qui on frôle ses tentacules.
Tu parles de violence sur les réseaux sociaux….je ne lis pas ces choses là: je me préoccupe prioritairement de mes intérêts avec Internet qui sont, somme toute, les mêmes qu’avant ce progrès technique. Mon portable est un simple téléphone. Je sais, bien entendu, que tout cela existe, comme il existait le presse « tabloïd » dans ma jeunesse -la dite « people », aujourd’hui. Mon écran, au-delà de ma volonté, est couvert de toutes ces démonstrations…J’y cède parfois rapidement « pour voir » comme dirait Blanche Gardin. En fait tout cela ne m’intéresse pas; hors discussion vers le fond des choses, bien sûr.
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C’était moins un biais pour aborder l’arbitrage, féminin ou pas, qu’un constat : les domaines d’arbitrage liés à de la technologie sont attribués majoritairement à des hommes…Moi, ça m’interroge!
J’ai peut-être mal compris, mais donc, tu ne te sens pas sensible à la question de la place des femmes dans la société, pour entre autres, une raison/question/notion d’intelligence??! C’est ça?? Et si je prolonge le raisonnement, y être sensible est lié à une raison/question/notion de bêtise/non intelligence??!
Ceux/celles qui me lisent depuis longtemps savent que oui, c’est un sujet auquel je suis sensible! Je l’avais évoqué dès avril 2007! 🙂 Et d’avoir dû attendre d’avoir plus de 30 ans pour avoir le droit de faire du triple-saut, du 400mH, de l’heptathlon, de la perche, du marteau, m’a confortée dans cette sensibilité… Quand je dis aux petites minimes de mon club qu’à leur âge, je n’avais pas le droit de faire de triple, elles me regardent avec des yeux ronds « mais comment c’est possible?? ». Et oui…
Quant aux réseaux sociaux, il faut savoir faire le tri : pour moi, c’est une espèce de baromètre de la société, ça permet de voir les évolutions…et il y a du très positif, comme par exemple, en ce qui me concerne, le suivi de tout le rugby africain, de la merveilleuse Bineta Sene, la découverte de projets hors du commun, d’artistes, enfin de plein de chouettes trucs!
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Mais moi aussi j’ai eu et j’ai encore les yeux ronds. Je n’ai pas été élevé dans cet esprit des choses, voilà tout. Sans discuter de la domination masculine -ce qu’il sera tout à fait possible de faire ici si tu le désires- encore actuelle dans de nombreux domaines dont celui que tu signales à propos des nouvelles technologies, l’explication la plus simple se trouve dans le passé: je résume un peu, mais 2000 ans d’histoire dans cet état d’esprit ne peuvent sans doute pas se résoudre en un coup de baguette magique. C’est un peu comme l’inertie du Titanic…Dur de freiner un bateau de 50 000 tonnes lancé à fond.
C’est vrai que les réseaux sociaux pourraient être un baromètre social, mais j’ai des doutes. Les infos dont tu parles me semblent être découvertes par d’autres canaux que ces dits réseaux: la recherche personnelle à travers ces nouvelles technologies, oui, mais certainement pas dans les déversements odieux dont tu parlais à propos de Stéphanie Frappart….Mais tu montre régulièrement que tu pratiques parfaitement ce genre de recherche.
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Les déversements odieux que tu évoques sont très intrigants…et je ne fais que les survoler, ça me sape trop le moral! Mais parfois, on peut découvrir des interventions précieuses, pointues, argumentées…
C’est bien par Facebook que je me tiens au courant de l’actualité du rugby africain, par les comptes des fédérations sénégalaises, ougandaises, par le compte de Bineta Sene, d’Andréa Dirabou Kouassi…et celui d’Ovale Masqué! {qui n’a rien à voir avec le rugby africain 😉 }. Et effectivement, d’autres canaux sont très riches…L’évolution actuelle fait que par exemple beaucoup de clubs alimentent les réseaux sociaux de leur actualité, plus densément que leurs sites internet…mais bon, toutes les infos s’empilent sur Facebook, et c’est difficile de s’y retrouver…
Et même si ce que je fais n’est qu’une petite goutte d’eau rikiki de chez rikiki dans un monde géré depuis bien longtemps par des hommes, je sais que ça sera un axe fort de la vie que j’aurai menée 🙂
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Et je peux ajouter que c’est grâce à Facebook que j’ai découvert les débuts du rugby féminin afghan, sans doute la découverte qui m’aura le plus marquée…Une page sur le rugby afghan féminin avait été créée {c’est bien plus facile à créer qu’un site internet…} et partageait des vidéos d’adolescentes jouant à du rugby à toucher, sur des terrains caillouteux… La page a bien évidemment été fermée en août 2021 et je regrette tellement de ne pas avoir sauvegardé quelques vidéos… J’ai également pu découvrir grâce à FB le super projet Khelo rugby, qui propose du rugby à de très jeunes indiens, dans le cadre d’un projet éducatif plus large. Et plus généralement tout le rugby des petits pays du rugby qui communiquent beaucoup via FB.
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Je ne plaçais pas Facebook dans les réseaux sociaux; c’est, effectivement, pour moi, le moyen de contacter rapidement la famille par exemple. En employant ce terme « réseau social », la Poste, les P.T.T. comme on disait, en est un. Et le téléphone itou. Ces canaux étaient directs, uniques et personnels. On y disait -et un continue aujourd’hui- ce que l’on voulait à qui on voulait. Ce qui diffère maintenant, il me semble, c’est cette intrusion quasi systématique du tous partout. A moins de prendre « x » précautions techniques quasi impossibles à utiliser. On pourrait parfois comparer l’activité des certains participants aux lettres anonymes d’antan envoyées par ce que l’on appelait les corbeaux.
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Oui, c’est à peu près ça! Des corbeaux qui envoient des messages violents et anonymes, derrière leurs pseudos… Autrefois, il y avait également les coups de téléphone anonymes, impossible à sourcer…
{Facebook est bien un réseau social, en ligne…A chacun/chacune de se préserver dans son utilisation!}
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Je viens de voir Myriam Leroy et, là, les réseaux dits « sociaux »….
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Je ne connaissais pas cette femme, je la découvre grâce à toi. Merci!
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Le choix des arbitres par World Rugby est supervisé par un responsable des officiels de match qui est depuis 2020 le Français Joël Jutge (il avait occupé ce poste de 2012 à 2015) et a succédé à l’Irlandais Alain Rolland.
Les avancées actuelles sont le fruit de leur excellent travail continu, conjugué à celui de l’Espagnole Alhambra Nievas (en charge du développement des arbitres, notamment féminins au départ mais aussi désormais masculins) et de quelques autres.
Il y une progression qui est certaine car, même si on n’est pas encore à la mixité de l’arbitrage, celui-ci ne doit pas être le seul apanage du 7 ou du seul 15 féminin.
C’est ainsi un pas de plus qui est avancé avec l’intégralité féminine de l’arbitrage terrain lors du dernier mondial féminin, qui montre qu’elles font aussi bien que les hommes.
Et Hollie Davidson (qui vient d’arbitrer les 2 finales de coupe du monde dames à 7 et 15), Joy Neville, Sara Cox, Aimee Barrett-Theron et d’autres arbitrent déjà des matches de haut niveau masculin : on attend d’ailleurs l’arrivée en Top 14 d’Aurélie Groizeleau, juge de touche de la finale à Auckland.
Quant à l’arbitrage vidéo, cela reste encore un peu le parent pauvre car Lee Jeffrey a été la moins pourvue des 4 mais gageons que si, par exemple, Joy Neville n’avait pas été sur le terrain (arbitre de la finale 2017 et seule Irlandaise présente en l’absence de l’équipe nationale), elle aurait occupé ce poste, comme elle le fait désormais régulièrement dans des compétitions internationales, comme cela a déjà été le cas lors du Tournoi des 6 nations masculin.
Enfin, si la mixité (là aussi terrain) est plus importante en Afrique, cela est dû, comme je l’ai déjà dit pour l’un de tes articles en lien, au fait que l’arbitrage des rencontres masculines (il y avait alors peu de XV féminin) était réservé à des arbitres Sud-Africains ou Français et que, lors de l’ouverture aux arbitres des autres nations du continent, femmes et hommes sont partis de la même ligne de départ. Et quand on a des personnes de la qualité de Precious Pazani, Saudah Adiru voire Bineta Sene, cela va de soi.
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Merci beaucoup Serge pour tes éclairages!…Si je comprends bien, il fut un temps où tous les matchs de coupe du monde féminine étaient arbitrés par des hommes…D’où l’importance de connaître l’histoire, l’historique des évolutions… C’est peut-être/sans doute/sûrement la même chose pour la coupe du monde féminine de football…^^ Donc oui, les choses avancent/progressent!
Je ne connaissais pas du tout Alhambra Nievas! Merci à toi pour nous l’avoir signalée! Tes précisions sur l’histoire/historique de l’arbitrage en Afrique sont également une découverte pour moi!
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Les choses ne sont sans doute pas aussi simples. Je ne sais pas s’il y a eu (en 1991, 1994 ou 1998) des coupes du monde féminines entièrement arbitrées par des hommes. Ce qui est sûr, c’est que les 5 premières finales (avec 2002 et 2006) ont vu un homme au sifflet. Depuis lors, ce furent des femmes avec les australiennes Sarah Corrigan (2010) et Amy Perrett (2014), l’irlandaise Joy Neville (2017) et l’écossaise Hollie Davidson (2021-22).
Ce qui est sûr aussi, c’est que dès 2002, il y a eu des femmes arbitres, et même majoritairement depuis 2006 : 19 sur 30, puis 18 sur 30 en 2010, 30 sur 30 en 2014 en France, 17 sur 30 en 2017 et 26 sur 26 à nouveau en 2021-2022. On voit bien qu’il y eu longtemps une certaine mixité, mais comme je l’indiquais préalablement, elle touche surtout le XV féminin (et le 7), mais pas le XV masculin.
Comme dans ce domaine, les choses avancent quand même très lentement, il est difficile de savoir ce qui est le mieux pour les coupes féminines. Qu’il soit fait preuve d’ouverture (2010 ou 2017) ou de recentrage (2014 ou cette année) ne change pas grand-chose à l’arbitrage du XV masculin. En attendant une plus franche ouverture de ce côté (qui reste donc minime), je suis plutôt à ce jour du deuxième avis pour faire progresser l’arbitrage féminin.
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Merci Serge! Tu es sûrement le plus à même de nous éclairer sur cette question, et je me fie à ton avis!
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